Récit de voyage Argentine
Nous commençons par un petit cours en accéléré au Centre d’informations a l'Istmo Ameghino. Il nous fallait au moins ça, avant de voir ces animaux extraordinaires. Grâce à la mise en scène d’un squelette de baleine franche australe, nous prenons mieux conscience de la taille de ce mammifère énorme pouvant atteindre 15mètres ! A la naissance, les bébés (2m de long quand même !) pèsent environ 1 tonne et grandiront de trois centimètres chaque jour, à la seule force du lait maternel ! On a peu l’occasion d’en apprécier toute la longueur ! On estime qu’il y a actuellement entre 5400 et 7000 baleines australes dans le monde et que 20% d’entre elles passe ici, dans la Péninsule de Valdés entre les mois de juin et de décembre ! Nous découvrirons également les différents animaux habitant le Parque Faunistica Peninsula Valdes.
Puerto Piramide, un petit port tranquille au bout du monde…
Nous arrivons dans le petit port de Puerto Piramide, qui est niché dans le sable. Deux ou trois rues, quelques restaurants et hospedajes et beaucoup de restes d’os de baleines exposés partout dans la ville !
Belle rencontre avec les baleines…
Nous voulons les voir de plus près. Nous scrutons le ciel capricieux à l’affût d’une éclaircie et dès qu’elle s’annonce, nous achetons les billets pour la sortie en bateau. A bord d’une petite embarcation, nous partons à la rencontre de ces monstres des mers, gilet de sauvetage orange sur le dos. Nous ne tardons pas à faire la connaissance d’une, puis deux, puis trois baleines... sensations garanties ! Curieuses et pacifiques, longues et imposantes, elles glissent doucement sous la coque du bateau. Les filles, dans un premier temps impressionnées, prennent conscience que ces « grosses masses » s’amusent de nous voir et viennent même parader devant nous ! Elles sortent tour à tour leur tête couverte de crustacés (qui forment des motifs blancs uniques à chaque individu), leur dos, ou leur queue… Mais bon, pour les photos, c’est pas gagné ! Entre les vagues qui ballotent l’embarcation et les changements de cap de ces capricieuses… pas facile de réussir un cliché ! Alors on profite, on déguste ! Nous serons impressionnés par le bruit qu’elles font en soufflant l’eau ; cela ressemble au bruit que ferait un plongeur en expulsant l’eau de son tuba, mais avec une sonorité bien plus grave et métallique, qui nous fait penser à un tuyau de grandes orgues. Moments et sonorités inoubliables. Nous regagnons la côte après avoir vu plusieurs baleines dans le superbe Golfo Nuevo, encore sur notre petit nuage. Nous avons conscience de la chance d’avoir rencontré ces animaux merveilleux.
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Nous prenons un ripio, direction Punta Piramide, à quelques kilomètres de Puerto Piramide. Le gravier se transforme très vite en sable et trop vite en piste « de snowboard » ! La pente qui se présente à nous ne nous inspire guère. Ça craint même carrément ! Sages (et expérimentés !), nous préférons délaisser le cc sur le bas côté et terminer les derniers 3 km à pieds ! Ce sera un choix judicieux, d’autant plus que la balade à travers les paysages de sable solidifié sera revigorante et agréable ! Les paysages sur la baie aux eaux bleues sont particulièrement jolis.
Nous arrivons enfin au promontoire d’observation des lions de mer et sommes surpris non pas par l’odeur (on a déjà fait la connaissance en Nouvelle Zélande de leurs cousins odorants : les phoques !), mais par leurs cris ! Si les femelles (et les bébés ?) poussent de petits cris qui peuvent ressembler à des brebis, ceux des mâles (et surtout DU mâle dominant), font penser à des rugissement sourds de félins ! C’est que le Môooosieur défend sa dizaine de femelles ! Les bébés sont rassemblés en position haute au-dessus de la colonie et le gros mâle dominant surveille farouchement qu’aucun jeune prétendant prétentieux (ou insensé vu la taille de la bête !), ne s’approche de trop près de « ses » femelles ! Nous les observerons un long moment avant de reprendre notre randonnée… en sens inverse !
Après quelques jours nous quittons la péninsule de Valdès, en ayant apprécié cette rencontre incroyable avec les baleines. Un grand moment inoubliable que de voir cette masse puissante glisser doucement sous le bateau, ou s’extraire de l’eau juste à côté de nous. Mais le cargo se profile plus au nord, en Uruguay. Il faut penser au « cargo retour »… et le chemin est encore bien long…
Et ça piaille !…
Nous quittons le petit port et les baleines pour reprendre la route en direction du Balneario El Condor, au sud-est de Viedma. Nous y allons, non pas pour les condors, mais pour les loros ! C’est moins impressionnant comme bestiole… quoique? Nous découvrons la falaise qui abrite la plus grande colonie de perroquets au monde. Avec près de 35000 nids creusés dans les anfractuosités de la falaise, cela ressemble à du gruyère ! Les trous sont vides lorsque nous arrivons, au beau milieu de l’après midi… normal. Les volatiles sont en « ville » ! Ils dorment la nuit dans leur nid, le quittant au matin pour aller passer la journée dans les terres, et rentrent en fin d’après midi. Nous les voyons rentrer pour la nuit. Les cris sont aussi impressionnants que le nombre d’oiseaux ! Ils vont et viennent, toujours deux par deux. Mais ils ne posent pas ces gredins ! Nous reviendrons le lendemain, les surprendre au réveil. Là, nous découvrons une façade d’immeuble HLM, où dans chaque « trou-appartement » un couple piaille, en regardant ce que font les voisins ! On dirait une bande de commères qui hausse le ton dès que l’on s’approche de trop près… Très impressionnant… Bon, pour les photos, c’est pas évident, (toujours en mouvement, ce sont des flashs de couleurs, bleu, vert, jaune…), mais pour l’expérience, c’était vraiment très chouette !
Une villa moderne au bout de la plage…
Nous nous installons pour un bivouac côtier sur la plage de Balnerio El Condor et notre œil est tout de suite attiré par une maison récente… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’hésitent pas à utiliser un vocabulaire audacieux !
Nous poursuivons sur le chemin côtier. Et 30km plus loin, nous découvrons la Reserva Faunistica de Punta Bermeja qui abrite la plus grande colonie continentale de lions de mer australs. Si nous les apprécions de loin (depuis la passerelle, heureusement que les jumelles sont là !) on est impressionnés par le nombre d’individus ! Des petits, des gros, qui nagent et sautent dans les vagues, qui rugissent ou courent… En tout, il y aurait environ 6000 individus à la période où nous visitons la réserve… Dans le petit musée installé sur le site, nous prenons conscience de la taille réelle des lions de mer aperçus au loin… c’est que ce sont de sacrées bestioles !
20 juillet 2014 : Poppée souffle ses bougies…
Juillet est toujours chargé en festivités chez nous… et être loin de la maison n’y change rien : Poppée fêtera ses 10 ans dignement ! Entre les perroquets et les lions de mer, elle n’aura jamais eu autant d’invités ! C’est aussi la première fois qu’elle fête son anniversaire en doudoune !
Nous reprenons la route en direction du nord. Le cc doit être déposé dans quelques jours à Montevideo. Nous avions initialement prévu de faire rentrer le véhicule depuis Buenos Aires. Mais sur les conseils de voyageurs et de transitaires, ce sera un départ depuis Montévidéo, afin d’échapper au « zèle » des douaniers argentins ! Riche de notre expérience péruvienne, nous optons pour l’Uruguay ! La route entre Viedma et la frontière sera interminable. Les paysages de campagne à perte de vue, des champs gigantesques et des pâturages où nous apercevons de temps à autres des animaux en train de brouter. C’est tellement grand, qu’on les voit peu souvent ! Le temps maussade, les zones inondées ne sont pas pour nous emballer. Mais il faut poursuivre sur une route déformée. Et gare à nous dès que l’on sort des traces creusées dans le bitume ! Une embardée nous ramène très vite dans les sillons ! La route est ponctuée de chapelles et autres lieux de culte. Toujours de couleur rouge, ces chapelles (faite pour certaines de bric et de broc, de tôle, de tonneaux…) sont érigées en l’honneur du gaucho Gil, qui est un saint en Argentine. Il serait, selon la légende, capable d’exhausser les vœux et de protéger sur la route…
Nous passons nos derniers jours en Argentine et nous nous préparons à passer en Uruguay, bien conscients que nous avons entraperçu ce grand pays. Il nous aurait fallu beaucoup plus de temps dans ce vaste pays, riche en paysages spectaculaires et activités variées… pour qui n’a pas peur de rouler ! C’est quand même le huitième pays du monde en terme de superficie ! Rien que la Patagonie représente à elle seule 1.5 fois la France ! Tout est dit. Ce merveilleux pays aux gens chaleureux et accueillants nous reverra certainement… Nous avons déjà mille et une idées d’endroits qu’on n’aura pas eu la chance de voir et qui nous font rêver : la partie Nord du pays avec les chutes d’Iguaçu (qui viennent de connaitre des inondations catastrophiques) et les Missions Jésuites, l’extrême sud avec les glaciers, les montagnes de la Cordillère… C’est le pays qui nous a semblé le plus proche de la France, celui dans lequel nous aurons été le moins dépaysés. Même les campagnes traversées nous semblent (par certains endroits), familières. C’est sur, il faudra revenir…
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